Monday, March 8, 2021

Une Histore de Pâques

Une Histore de Pâques

avec Toe-Blake Roy

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Je n'oublierai jamais Pâques 1946. J'avais 14 ans, ma sœur cadette Ocy en avait 12 et ma sœur aînée Darlene, avait 16 ans. Nous vivions à la maison avec ma mère et nous savions toutes les quatre ce que c'était de vivre avec peu. Mon père était décédé cinq ans plus tôt, laissant ma mère seule avec sept enfants en âge d'aller à l'école et sans un sou. Depuis, mes sœurs aînées s'étaient mariées et mes frères avaient quitté la maison. Un mois avant Pâques, le pasteur de notre église avait annoncé qu'une offrande spéciale serait prise le jour de Pâques afin d'aider une famille pauvre. Il avait demandé à chacun d'économiser et de donner de façon sacrificielle.


De retour à la maison, nous avions parlé de ce que nous pourrions faire. Nous avions décidé d'acheter 50 livres de pommes de terre et de ne manger que cela pendant un mois. De cette façon-là, nous pourrions économiser 20 $ d'épicerie que nous pourrions mettre dans l'offrande. De plus, nous nous étions dit que si nous gardions les lumières éteintes le plus possible et que nous n'écoutions pas la radio, nous pourrions ainsi réduire notre facture d'électricité du mois. Darlene avait nettoyé autant de cours et de maisons qu'elle avait pu et nous avions toutes deux offert nos services de gardiennage à toutes les familles que nous connaissions. Pour quinze cents, il nous avait été possible d'acheter suffisamment de matériel pour confectionner trois poignées pour le four que nous avions pu revendre pour 1 $. Nous en avions vendues pour 20 $. Cela avait été l'un des plus beaux mois de notre vie. Chaque jour, nous comptions l'argent pour voir combien nous avions économisé. Le soir, nous nous assoyions dans l'obscurité et nous parlions de la joie que la famille pauvre éprouverait lorsqu'elle recevrait l'argent que l'église lui remettrait. Nous étions environ 80 personnes dans l'église. Nous nous disions donc que, peu importe le montant d'argent que nous donnerions, l'offrande serait probablement 20 fois plus élevée. Après tout, chaque dimanche, le pasteur avait rappelé à chacun d'économiser en vue de l'offrande sacrificielle.


Le jour avant Pâques, Ocy et moi étions allées à l'épicerie où nous avions demandé au gérant de nous donner trois billets de 20 $ et un de 10 $ en échange de toute notre monnaie. Nous étions retournées à la maison en courant pour montrer notre trésor à maman et à Darlene. Nous n'avions jamais eu autant d'argent avant. Cette nuit-là, nous étions si excitées que nous avons à peine dormi.


Il nous importait peu que nous n'ayons pas de vêtements neufs à porter pour Pâques ; nous avions 70 $ à mettre dans l'offrande sacrificielle. Le dimanche matin, il pleuvait à torrents. Nous n'avions pas de parapluie et l'église se trouvait à plus d'un kilomètre et demi de chez nous. Toutefois, cela n'avait pas semblé nous incommoder d'être trempées. Darlene avait mis du carton dans ses chaussures pour boucher les trous. Mais, le carton s'était déchiré et elle avait eu les pieds mouillés. Malgré tout, c'est avec fierté que nous nous étions assises à l'église. J'avais entendu des adolescents parler des vieilles robes que les filles Smith portaient. Je les avais regardés dans leurs habits tout neufs, et je m'étais sentie si riche. Lorsque le panier est passé pour l'offrande sacrificielle, nous étions assises dans la deuxième rangée en avant. Maman avait déposé un billet de 10 $ et chacune de nous, les trois filles, avions remis un billet de 20 $.


Sur le chemin du retour, nous avons chanté sans arrêt. Au dîner, maman avait eu une surprise pour nous. Elle avait acheté une douzaine d'œufs et nous avons eu des œufs de Pâques bouillis avec nos pommes de terre frites !


Plus tard cet après-midi-là, le pasteur s'était rendu chez nous en voiture. Maman lui avait ouvert la porte, avait parlé avec lui pendant quelques minutes puis était revenue avec une enveloppe à la main. Nous lui avons demandé ce que c'était, mais elle ne nous avait pas répondu. Elle avait ouvert l'enveloppe et de l'argent en était tombé. Il y avait trois billets de 20 $, un de 10 $ et 17 billet de 1 $. Maman a donc remis l'argent dans l'enveloppe.

Nous n'avons rien dit. Nous étions simplement restées assises et avons fixé le plancher. Quelques minutes plus tard, nous avions l'impression d'être millionnaires. Mais, à ce moment-là, nous nous étions senties comme des sacs à ordures. Nous avions toujours été des enfants heureux. Aussi, nous étions désolées pour ceux qui n'avaient pas un père et une mère comme les nôtres et une maison remplie de frères et de sœurs et où les enfants nous rendaient continuellement visite.


Nous pensions qu'il était plaisant de se partager les ustensiles sans jamais savoir à l'avance qui aurait la fourchette ou la cuillère ce soir-là. Nous n'avions que deux couteaux que nous nous échangions lorsque quelqu'un en avait besoin. Je savais que nous n'avions pas autant de choses que les autres, mais je n'aurais jamais pensé que nous étions pauvres. En ce jour de Pâques, j'avais découvert que nous l'étions.


Le pasteur nous avait apporté l'argent destiné à la famille pauvre. Alors, nous devions bien être pauvres. Je n'aimais pas être pauvre. J'avais regardé ma robe et mes souliers usés. J'avais eu si honte que je ne voulais pas retourner à l'église. Tout le monde là-bas savait probablement déjà que nous étions pauvres ! À l'école j'étais en neuvième année et la première de ma classe sur un groupe de cent élèves. Je m'étais demandée si les enfants à l'école savaient que nous étions pauvres. J'avais décidé que je pouvais quitter l'école étant donné que j'avais terminé ma huitième année. C'était tout ce que la loi exigeait en ce temps-là.


Nous étions demeurées assises en silence pendant très longtemps. Puis, la nuit était venue, nous avons été nous coucher. Toute la semaine, nous, les filles, étions allées à l'école, puis nous étions rentrées à la maison ; nous n'avons presque rien dit de la semaine. Enfin, le samedi suivant, maman nous avait demandé ce que nous voulions faire avec l'argent. Que faisaient les gens pauvres avec de l'argent ? Nous ne savions pas. Nous n'avions jamais su que nous étions pauvres. Nous ne voulions pas aller à l'église le dimanche, mais maman avait dit que nous devions y aller. Même si la journée était ensoleillée, nous n'avons pas parlé alors que nous nous rendions à l'église. Maman s'était mise à chanter, mais personne ne s'était joint à elle. Elle n'avait chanté qu'un couplet.


A l'église, nous avions un missionnaire comme conférencier. Il avait parlé de la façon dont on bâtissait les églises en Afrique à l'aide de briques séchées au soleil. Toutefois, ils avaient besoin d'argent pour acheter des toits. Il avait dit qu'avec 100 $, il était possible de mettre un toit sur une église. Le pasteur avait alors dit : "Ne pouvons-nous pas tous nous sacrifier pour aider ces gens pauvres ? " Nous nous étions regardées et, pour la première fois en une semaine, nous avons souri. Maman avait fouillé dans son sac à main et en avait ressorti l'enveloppe. Elle l'avait remise à Darlene. Darlene me l'avait passée et je l'avais donnée à Ocy. Ocy l'a déposée dans le panier à offrande. Après avoir compté l'argent amassé, le pasteur a annoncé qu'il y en avait pour un petit peu plus que 100 $. Le missionnaire avait été emballé. Il ne se serait jamais attendu à recevoir une si grande offrande de la part d'une petite église comme la nôtre. Il avait dit : " Vous devez avoir des gens riches dans votre église."


Tout à coup, cela nous avait frappés! Nous avions donné 87 $ de ce "un peu plus de cent dollars". Nous étions la famille riche dans l'église! Le missionnaire lui-même ne l'avait-il pas dit? Depuis ce jour-là, je n'ai jamais plus été pauvre. Je n'ai jamais oublié à quel point je suis riche parce que j'ai Jésus! ILL : Marc 12.41-44.

Auteur inconnu!


 

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