Monday, August 19, 2019

La traduction de la BIBLE

L'histoire merveilleuse de 

La TRANSMISSION de la BIBLE
De sa rédaction à nos jours

Chapter 6
La traduction de la Bible





Bible française du 17eme siécle (collection du Musée du Désert)

Dieu a donc veillé sur sa Parole pour que les hommes de toutes les générations à venir puissent connaître sa pensée, et le texte original nous est parvenu sans altération significative.

L'hébreu, langue de l'Ancien Testamen, et le grec, celle du Nouveau Testament, sont des langues encore lues et étudiées. En raison de son vocabulaire et de la variété de ses formes verbales, le grec est considéré comme une des langues les plus riches.


Ainsi, Dieu a voulu que son message soit rédigé dans des langues compréhensibles, et permettant l'expression précise de concepts abstraits. Cette dernière remarque est vraie surtout pour le Nouveau Testament. Mais tel qu'il a été écrit, ce message ne peut pas être compris par tous les hommes. Dans sa transmission, il y a deux volets, la conservation du texte original et sa traduction dans les diverses langues populaires. 



Les deux choses peuvent d'ailleurs être mélangeantes : Lorsque la lecture de l'hébreu, dont l'écriture ne comporte que des consonnes, est devenue sujette à des interprétations différentes pour les Juifs eux-mêmes, les Massorètes ont précisé les voyelles qu'il fallait intercaler entre les consonnes par la notation surajoutée dite des "points-voyelles". Ainsi, le texte de l'Ancien Testament devenait à la fois définitivement fixé et lisible par un plus grand nombre.



            « CRDTNTMLMNDQLDNNSNFLSNQ »
            « Car Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son fils unique »

Dans l'Antiquité, les Juifs dispersés n'utilisaient plus l'hébreu comme langue courante, mais le grec ; ainsi, la nécessité de traduire l'Ancien Testament en grec donna la version dite des Septante. Ce travail fut accompli sous l'autorité du roi d'Égypte, Ptolémée Philadelphe qui, par curiosité littéraire, demanda qu'à côté des textes reconnus sacrés par les Juifs soient traduits des textes d'origine incertaine. Ce fut l'origine des livres apocryphes dont on reparlera plus loin.



Au début de l'ère chrétienne, le latin étant devenu la langue universelle, un Père de l'Église, Jérôme, fut chargé de traduire le Saint Livre en latin. Il avait les qualités intellectuelles et morales pour s'acquitter fidèlement de cette lourde tâche, achevée en 405. Le texte qui en résulta fut appelé plus tard la "Vulgate". Par ce mot issu de la même racine latine que "vulgarisation", on montrait bien qu'il s'agissait de mettre le texte biblique à la disposition, sinon de tout le peuple, du moins de tous ceux qui lisaient le latin.



Mais Jérôme avait reçu mission de traduire tous les écrits contenus dans la version des Septante, et en particulier ceux que ni les Juifs ni lui-même ne considéraient comme faisant partie de l'Écriture Sainte. C'est même lui qui donna à ces écrits le nom d'"apocryphes", un mot qui signifie "cachés" (en fait, cachés aux fidèles dans les synagogues parce que non reconnus) et Jérôme mit en garde les lecteurs de la Vulgate par une note explicative qui fut reproduite fidèlement jusqu'au concile de Trente, c'est-à-dire pendant plus de mille ans ! Ce concile décida que ces écrits faisaient partie du texte sacré et, jusqu'à aujourd'hui, les versions de la Bible éditées sous l'autorité de l'Église romaine comportent un certain nombre de livres supplémentaires par rapport au texte reconnu par les Juifs et les Protestants en ce qui concerne l'Ancien Testament.



Mais le latin n'est plus qu'une langue morte, comme le grec ancien ou l'hébreu de la Bible et, pour être accessible à tout lecteur, la Bible a dû être traduite dans les langues populaires. Ce besoin s'est fait sentir très tôt, d'autant plus qu'au Moyen Âge, l'évangélisation et la prédication biblique étaient souvent prises en charge par des prédicateurs itinérants. La plupart étant des disciples d'un ordre qui dépendaient du soutien de leurs auditoires. Très souvent, ils mêlaient aux récits bibliques des fables captivantes, ou même des superstitions populaires. À l'église, la lecture de l'Écriture Sainte se faisait en latin et ainsi, pour le peuple, le message divin était déformé ou incompréhensible.



La traduction de la Bible dans les langues modernes constitue donc un maillon essentiel de la transmission du texte sacré, depuis sa rédaction jusqu'à nous. Elle a donné lieu dans le passé à des luttes et a eu ses martyrs. Parmi les différentes versions, il faut distinguer celles qui ont été faites à partir des textes originaux de celles qui ont été faites à partir de traductions, comme la Vulgate, ce qui accroît le risque d'inexactitude dans le rendu de l'original. Par l'expression "textes originaux", il faut comprendre, non pas les manuscrits des écrivains bibliques qui, s'ils existent encore, n'ont pas été retrouvés à ce jour, mais le texte hébreu pour l'Ancien Testament et grec pour le Nouveau, dont on sait qu'ils reproduisent les écrits initiaux avec une fiabilité absolument remarquable et unique au monde. 


Les précurseurs 


Vers la fin du Moyen Âge, de nombreux serviteurs de Dieu ont désiré faire connaître les Saintes Écritures au plus grand nombre, soit en prêchant publiquement le message de la Bible, soit en s'attelant à ce travail considérable qu'est la traduction des Écritures. Il n'est pas possible de rappeler tous leurs noms et nous ne citerons que quelques-uns de ceux dont le combat pour la diffusion de l'Écriture Sainte a été exemplaire.



En effet, dans l'histoire de l'Église, la querelle soulevée par la traduction de la Bible dans les langues populaires a joué un rôle très particulier. L'Église n'avait-elle pas toutes les raisons d'encourager la diffusion de la Parole de Dieu ? Pourquoi refuser aux paroissiens la lecture de la Bible ? Pourtant, l'histoire des premières traductions dans les langues populaires est celle d'un combat.

Pierre Valdo (1140-1217), un riche commerçant de Lyon, consacre ses biens et son énergie à la traduction de la Bible en langage courant. En 1199, quelques-uns de ses disciples sont condamnés au bûcher pour avoir diffusé des portions de la Bible en langue populaire. D'autres disciples de Valdo se réfugient dans les Alpes et deviennent ceux que l'on a appelés les "Vaudois du Piémont". 



En Angleterre, on peut citer Bède le Vénérable (673-735) qui traduit en langue populaire l'évangile selon Jean. Ce n'est qu'au XIVe siècle qu'apparaîtra la première traduction de la Bible complète en anglais.
C'est l'œuvre de John Wycliffe, assisté de John  Purvey et de Nicolas de Hereford. Né près de Londres vers 1320, John Wycliffe entre à l'Université d'Oxford, à l'âge de seize ans. Il est rapidement connu comme un brillant orateur. Après des études dans de nombreuses matières, il termine sa formation par un diplôme de théologie. Wycliffe reste à Oxford comme professeur et prend plus tard la charge d'une paroisse de campagne. Dès ses jeunes années, il avait remarqué l'influence néfaste de la prépondérance des traditions sur le texte des Écritures. Cette attitude critique à l'égard de la tradition de l'Église l'amène à s'opposer à ce que cette tradition soit mise sur le même pied que la Bible, ce qui lui vaut d'être exclu du cercle des érudits de l'Université. Il se retire donc dans sa paroisse où il trouve le temps de traduire la Bible en anglais, ce qu'il achève en 1382. C'est ainsi que voit le jour une bible complète en anglais. Wycliffe meurt deux ans plus tard, mais son travail ne reste pas sans suite. En effet, un nombre considérable d'exemplaires de la traduction de Wycliffe sont copiés (l'imprimerie n'était pas encore inventée), de telle sorte qu'aujourd'hui on en connaît encore plus de soixante-dix. Les disciples de Wycliffe parcoururent le pays, diffusant et expliquant la Parole de Dieu, affrontant l'hostilité du clergé qui défendait ce qui était supposé être son privilège, et plus d'un paya de sa vie son engagement courageux.
Le souvenir de ce précurseur des traducteurs bibliques est aujourd'hui perpétué par la mission qui porte son nom (Société des traducteurs Wycliffe), dont l'objet est la traduction de la Parole de Dieu dans le plus grand nombre possible de langues et de dialectes.


Des versions de référence

Toutes les traductions dont nous venons de parler ont été faites à partir de la Vulgate, c'est-à-dire ne sont que des versions de version, avec tous les risques de modification du sens original que cela comporte. Mais au XVe siècle, on introduit en Europe des anciens manuscrits grecs du Nouveau Testament appartenant à des Églises du Proche Orient. Dès lors, on a pu faire une "critique textuelle". Ce terme désigne une étude savante des manuscrits, par laquelle on recherche quel est le texte original, expurgé des modifications introduites par les copistes. On a pu ainsi effectuer des traductions à partir de ces textes corrigés.


Ce "retour aux sources" concerne surtout le Nouveau Testament ; quant à l'Ancien, les Juifs en avaient fidèlement conservé le texte hébreu. L'invention de l'imprimerie permet alors d'imprimer le texte du Nouveau Testament.



C'est ainsi que paraît le Nouveau Testament d'Érasme, en 1516, imprimé par Fröben à Bâle. Cette première édition contient beaucoup d'erreurs, mais sert de texte de référence à des éditions corrigées.

La plus connue est celle de l'éditeur parisien, Robert Estienne, en 1550, qui comprend, pour la première fois, une division du texte en versets, division que nous avons encore de nos jours. C'est à partir de ces textes que désormais seront faites la plupart des versions des Saintes Écritures, et en particulier celles qui ont une place privilégiée dans l'histoire de la transmission du texte sacré. 
Il s'agit de la Bible de Luther en allemand, de celle de Tyndale en anglais et de celle d'Olivétan en français. 

Adapté par Rev. Toe-Blake Roy.  
Source: http://www.bpcbs.com/lecture/brochure/transmission/chap6.htm



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