Monday, July 29, 2019

Anciens manuscrits de la Bible

La Transmission de la Bible
Chapitre 3: Anciens manuscrits de la Bible

Manuscrits de l'Ancien Testament en hébreu
Il n'existe pas, à notre connaissance, de manuscrit complet de l'Ancien Testament hébreu qui ait plus de mille ans. Même les rouleaux de parchemin de Qumrân, beaucoup plus anciens que tous les autres écrits connus, sont incomplets : le livre d'Esther manque totalement et l'on ne trouve que des portions des autres livres, sauf celui d'Ésaïe qui est complet.



La plus importante collection de ces manuscrits bibliques se trouve à Saint-Pétersbourg (autrefois Leningrad). C'est là que figure le plus ancien manuscrit complet de l'Ancien Testament, le Codex Leningradensis (daté de 1008 apr. J.-C.). Il constitue toujours la base des éditions actuelles du texte original, tandis que les manuscrits de Qumrân ont permis certains éclaircissements dans des passages bibliques de traduction difficile. Il existe toutefois des fragments plus anciens du texte de l'Ancien Testament.



En 1890, de nombreux fragments, totalement oubliés et datant du VIe au VIIIe siècle de notre ère, ont été découverts dans la Gheniza d'une synagogue du Caire. La Gheniza (mot qui signifie: "Cachette") était une pièce où l'on conservait les manuscrits sacrés. 

Le fragment de papyrus Nash (Ier ou IIe siècle de notre ère) fut mis au jour en 1902, en Égypte. Contenant les dix commandements et les versets de Deutéronome 6, 4,5, il demeura le plus ancien fragment connu jusqu'à la découverte des manuscrits de la mer Morte.


le papyrus Nash

Manuscrits du Nouveau Testament en grec

L'apparition de l'imprimerie ne supprima pas immédiatement les copistes, on s'en doute. Ceux-ci, parvenus au faîte de leur art, continuèrent leurs patients travaux, aidés en cela par l'habitude de l'époque d'enluminer richement les ouvrages. Mais au début du XVIe siècle, lorsque l'imprimerie fut suffisamment développée et que les coûts de production des livres baissèrent d'une façon significative par la simplification de leur présentation générale, les copistes disparurent.

Il est alors facile de comprendre que tous ces siècles de labeur intense aient pu nous léguer cinq mille trois cents manuscrits et portions, en grec, c'est-à-dire dans la langue même des originaux.

Le Nouveau Testament a d'abord été écrit uniquement en lettres onciales, c'est-à-dire en majuscules, sans espace entre les mots ni ponctuation.

Le texte de l'évangile de Jean (3.16) rédigé de cette manière (sauf qu'il s'agit de grec et non de français), va nous en donner un exemple:

CARDIEUATANTAIMELEMON
DEQUILADONNESONFILSUNI
QUEAFINQUEQUICONQUECR
OITENLUINEPERISSEPASMAIS
QUILAITLAVIEETERNELLE


Il est remarquable que les quatre-vingt-cinq portions sur papyrus conservées (allant du début du IIe au VIIIe siècle) représentent, pour la plupart, le résultat de découvertes faites au XXe siècle seulement.

Jusqu'à aujourd'hui, le fragment le plus ancien que l'on connaît est le P 52, datant de l'an 125 de notre ère; c'est le papyrus John Ryland, contenant des parties du texte de l'évangile de Jean (18.31 au recto et 18.37, 38 au verso).

Du fait de la fragilité du support, aucun de ces précieux manuscrits sur papyrus ne contient le Nouveau Testament en entier).

Ils comprennent surtout les évangiles, puis, dans une moindre mesure, les Actes des Apôtres, les épîtres de Paul, les épîtres générales, c'est-à-dire celles qui ne sont pas adressées aux croyants d'une localité particulière, et enfin l'Apocalypse.

Les manuscrits les plus connus du Nouveau Testament sont les deux cent soixante-quatorze documents écrits en lettres onciales. Ces parchemins ont tous été réalisés entre le IVe et le Xe siècle. Parmi eux se trouvent les plus anciennes bibles au monde presque complètes, entièrement en grec.

Citons les trois plus célèbres codex (nom donné à tout manuscrit dont les feuilles sont reliées ensemble, comme un livre).
·                     Tout d'abord, le Codex Sinaïticus (IVe siècle), déposé au British Museum de Londres. Il s'agit d'une bible assez complète (une partie importante de l'Ancien Testament est toutefois manquante ), découverte en 1844 et 1859 par le savant Constantin von Tischendorf, lors des séjours qu'il fit au monastère Sainte Catherine, dans la péninsule du Sinaï.
·                     Ensuite, toujours au British Museum, le Codex Alexandrinus (Ve siècle), qui contient le texte biblique presque complet.
·                     Enfin, la bibliothèque vaticane, à Rome, possède un superbe document du IVe siècle, le Codex Vaticanus.
Le groupe le plus nombreux de manuscrits du Nouveau Testament grec (environ deux mille sept cents) est représenté par ceux écrits en lettres cursives, des minuscules liées entre elles dans un même mot. Ils sont plus récents que les précédents (IXe au XVe siècle). Ils font partie du groupe de textes dit " byzantin ".



Carte montrant quelques lieux importants de découverte
de parchemins et de papyrus bibliques

Un autre groupe de manuscrits grecs est constitué par les quelque deux mille deux cents "lectionnaires".  Ce sont des livres qui contiennent différents textes du Nouveau Testament (" Péricopes " ou fragments) dans l'ordre dans lequel, depuis le IVe siècle, sur ordonnance de l'Église, ils devaient être lus au cours d'une année dans les services religieux.
Il ne s'agit donc pas de manuscrits bibliques au vrai sens du terme ; mais pourtant, ces lectionnaires sont précieux comme témoins pour beaucoup de passages du texte grec. On a aussi retrouvé un nombre considérable de poteries comportant des gravures de textes bibliques, qui constituent une source de vérifications possibles.
De plus, il existe beaucoup d'anciennes traductions en syriaque, en copte et en latin (en particulier la Vulgate du Père de l'Église, Jérôme).
Le désir des chrétiens de posséder le plus possible de livres du Nouveau Testament, et la propagation rapide de la foi chrétienne en Asie et en Europe ont été à l'origine d'un grand nombre de copies et de traductions. De ce fait, le texte du Nouveau Testament a été transmis de façon sûre.

L'abondance des manuscrits et fragments (environ cinq mille trois cents) du Nouveau Testament, auxquels s'ajoutent quelque neuf mille anciennes traductions d'après les écrits originaux, ainsi que trente-six mille citations bibliques des Pères de l'Église a conduit, grâce à des recherches intensives, à l'établissement et à la confirmation du texte original avec une fiabilité quasiment parfaite.

Aucune variante de texte ne met en doute la véracitédu message de Dieu dans le Nouveau Testament.


Une page du Codex Vaticanus 


*Plus précisement en koïné, langue "commune" des Grecs intégrant divers dialectes et utilisée au début de l'ére chrétienne pour communiquer dans l'Empire romain.

Adapté par Rev. Toe-Blake Roy.  Source: http://www.bpcbs.com/lecture/brochure/transmission/chap3.htm



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