La Transmission de la Bible
Chapitre 3: Anciens manuscrits de la Bible
Manuscrits de l'Ancien Testament en hébreu
Il n'existe pas, à notre connaissance, de manuscrit complet de l'Ancien
Testament hébreu qui ait plus de mille ans. Même les rouleaux de parchemin de
Qumrân, beaucoup plus anciens que tous les autres écrits connus, sont
incomplets : le livre d'Esther manque totalement et l'on ne trouve que des
portions des autres livres, sauf celui d'Ésaïe qui est complet.
La plus importante collection de ces manuscrits bibliques se trouve à
Saint-Pétersbourg (autrefois Leningrad). C'est là que figure le plus ancien
manuscrit complet de l'Ancien Testament, le Codex Leningradensis (daté
de 1008 apr. J.-C.). Il constitue toujours la base des éditions actuelles du
texte original, tandis que les manuscrits de Qumrân ont permis certains
éclaircissements dans des passages bibliques de traduction difficile. Il existe
toutefois des fragments plus anciens du texte de l'Ancien Testament.
En 1890, de nombreux fragments, totalement oubliés et datant du VIe
au VIIIe siècle de notre ère, ont été découverts dans la Gheniza
d'une synagogue du Caire. La Gheniza (mot qui signifie: "Cachette")
était une pièce où l'on conservait les manuscrits sacrés.
Le fragment de papyrus Nash (Ier ou IIe siècle de
notre ère) fut mis au jour en 1902, en Égypte. Contenant les dix commandements
et les versets de Deutéronome 6, 4,5, il demeura le plus ancien fragment connu
jusqu'à la découverte des manuscrits de la mer Morte.
Manuscrits du Nouveau Testament en grec
L'apparition de l'imprimerie ne supprima pas immédiatement les copistes,
on s'en doute. Ceux-ci, parvenus au faîte de leur art, continuèrent leurs patients
travaux, aidés en cela par l'habitude de l'époque d'enluminer richement les
ouvrages. Mais au début du XVIe siècle, lorsque l'imprimerie fut
suffisamment développée et que les coûts de production des livres baissèrent
d'une façon significative par la simplification de leur présentation générale,
les copistes disparurent.
Il est alors facile de comprendre que tous ces siècles de labeur intense
aient pu nous léguer cinq mille trois cents manuscrits et portions, en grec,
c'est-à-dire dans la langue même des originaux.
Le Nouveau Testament a d'abord été écrit uniquement en lettres onciales,
c'est-à-dire en majuscules, sans espace entre les mots ni ponctuation.
Le texte de l'évangile de Jean (3.16) rédigé de cette manière (sauf
qu'il s'agit de grec et non de français), va nous en donner un exemple:
CARDIEUATANTAIMELEMON
DEQUILADONNESONFILSUNI
QUEAFINQUEQUICONQUECR
OITENLUINEPERISSEPASMAIS
QUILAITLAVIEETERNELLE
DEQUILADONNESONFILSUNI
QUEAFINQUEQUICONQUECR
OITENLUINEPERISSEPASMAIS
QUILAITLAVIEETERNELLE
Il est remarquable que les quatre-vingt-cinq portions sur papyrus conservées
(allant du début du IIe au VIIIe siècle) représentent,
pour la plupart, le résultat de découvertes faites au XXe siècle
seulement.
Jusqu'à aujourd'hui, le fragment le plus ancien que l'on connaît est le P 52, datant de l'an 125 de notre ère; c'est le papyrus John Ryland, contenant des parties du texte de l'évangile de Jean (18.31 au recto et 18.37, 38 au verso).
Du fait de la fragilité du support, aucun de ces précieux manuscrits sur
papyrus ne contient le Nouveau Testament en entier).
Ils comprennent surtout les évangiles, puis, dans une moindre mesure,
les Actes des Apôtres, les épîtres de Paul, les épîtres générales, c'est-à-dire
celles qui ne sont pas adressées aux croyants d'une localité particulière, et
enfin l'Apocalypse.
Les manuscrits les plus connus du Nouveau Testament sont les deux cent
soixante-quatorze documents écrits en lettres onciales. Ces parchemins ont tous
été réalisés entre le IVe et le Xe siècle. Parmi eux se
trouvent les plus anciennes bibles au monde presque complètes, entièrement en
grec.
Citons les trois plus célèbres codex (nom donné à tout manuscrit dont
les feuilles sont reliées ensemble, comme un livre).
·
Tout d'abord, le Codex Sinaïticus (IVe
siècle), déposé au British Museum de Londres. Il s'agit d'une bible assez
complète (une partie importante de l'Ancien Testament est toutefois manquante
), découverte en 1844 et 1859 par le savant Constantin von Tischendorf, lors
des séjours qu'il fit au monastère Sainte Catherine, dans la péninsule du
Sinaï.
·
Ensuite, toujours au British Museum, le Codex
Alexandrinus (Ve siècle), qui contient le texte biblique presque
complet.
·
Enfin, la bibliothèque vaticane, à Rome,
possède un superbe document du IVe siècle, le Codex Vaticanus.
Carte montrant quelques lieux
importants de découverte
de parchemins et de papyrus
bibliques
Un autre groupe de manuscrits grecs est constitué par les quelque deux
mille deux cents "lectionnaires". Ce sont des livres qui contiennent différents
textes du Nouveau Testament (" Péricopes " ou fragments) dans l'ordre
dans lequel, depuis le IVe siècle, sur ordonnance de l'Église, ils
devaient être lus au cours d'une année dans les services religieux.
Il ne s'agit donc pas de manuscrits bibliques au vrai sens du terme ; mais pourtant, ces lectionnaires sont précieux comme témoins pour beaucoup de passages du texte grec. On a aussi retrouvé un nombre considérable de poteries comportant des gravures de textes bibliques, qui constituent une source de vérifications possibles.
De plus, il existe beaucoup d'anciennes traductions en syriaque, en copte et en latin (en particulier la Vulgate du Père de l'Église, Jérôme).
Le désir des chrétiens de posséder le plus possible de livres du Nouveau Testament, et la propagation rapide de la foi chrétienne en Asie et en Europe ont été à l'origine d'un grand nombre de copies et de traductions. De ce fait, le texte du Nouveau Testament a été transmis de façon sûre.
Il ne s'agit donc pas de manuscrits bibliques au vrai sens du terme ; mais pourtant, ces lectionnaires sont précieux comme témoins pour beaucoup de passages du texte grec. On a aussi retrouvé un nombre considérable de poteries comportant des gravures de textes bibliques, qui constituent une source de vérifications possibles.
De plus, il existe beaucoup d'anciennes traductions en syriaque, en copte et en latin (en particulier la Vulgate du Père de l'Église, Jérôme).
Le désir des chrétiens de posséder le plus possible de livres du Nouveau Testament, et la propagation rapide de la foi chrétienne en Asie et en Europe ont été à l'origine d'un grand nombre de copies et de traductions. De ce fait, le texte du Nouveau Testament a été transmis de façon sûre.
L'abondance des manuscrits et fragments (environ cinq mille trois cents)
du Nouveau Testament, auxquels s'ajoutent quelque neuf mille anciennes
traductions d'après les écrits originaux, ainsi que trente-six mille citations
bibliques des Pères de l'Église a conduit, grâce à des recherches intensives, à
l'établissement et à la confirmation du texte original avec une fiabilité
quasiment parfaite.
Aucune variante de texte ne met en doute la véracitédu message de Dieu
dans le Nouveau Testament.
Une
page du Codex Vaticanus
Adapté par Rev. Toe-Blake Roy. Source: http://www.bpcbs.com/lecture/brochure/transmission/chap3.htm